Bonjour,
Il y a déjà un an, une amie m’avait demandé s’il m’était possible de lui réaliser un drôle de fuseau (pour filer la laine)qu’elle avait aperçu en faisant des recherches sur G..gle. L’originalité de cette couteuse invention d’outre atlantique était de fonctionner avec le pied, laissant les mains libre pour le filage. L’usage habituel de ce côté ci de l’océan étant d’utiliser les mains pour faire tourner le fuseau tout en filant.
Après la réalisation de plans de plus en plus élaborés, puis plusieurs essais de réalisation, force fut de constater que je lui avais imprudemment répondu oui.
Pourquoi imprudemment ? Parce que la forme de la fusaïole demandait un outillage dont je ne disposais pas. Je ne m’en suis rendu compte qu’après avoir essayé diverses méthode qui s’avérèrent autant d’impasses dont voici la dernière image. Il y avait même un mandrin en bois…
C’est là qu’intervient l’ami Roger. Puisque lorsque je lui ai demandé conseil, celui-ci a tout de suite proposé de me réaliser cette fusaïole. Et c’est ainsi que grâce à son amicale et spontanée intervention ma situation s’est débloquée. Merci à toi, je te dois quelque chose et tu ne m’as toujours pas dit quoi…
Avouez que le plus dur était fait.
Il ne me restait plus qu’à coller une tige, élaborer le support et intégrer un roulement dans le bloc lui servant de base. Ceci fut un peu retardé pour cause de dermite sur les mains, puis différents soucis personnel qui demandèrent du temps pour se résoudre. Ce n’est sans doute pas une découverte pour vous mais, « la vie n’est pas un long fleuve tranquille » ce n’est pas qu’un film…Enfin, voici cet objet qui avait fini par devenir un véritable pensum terminé. La photo a été prise juste avant son départ vers la Suisses. J’avais songé à décorer le socle, mais le temps m’a manqué.
Je retire de cette petite aventure deux choses. La principale est la générosité de Roger. Merci, merci, mille merci à toi. La suivante, est, elle aussi, importante. Lorsque j’ai commencé à réaliser des fuseaux pour l’une ou l’autre, je me suis certaines fois laissé guider vers la voie sans issue de l’imitation. J’étais même souvent horrifié par des prix qui me paraissaient exorbitant de la part d’artisans d’outre Manche ou Atlantique. Il faut dire qu’avec la livraison et le risque de taxe douanière, les prix sont conséquents. Toutefois, c’était oublier, tout ce travail de préparation invisible, les efforts de recherche, la mise au point d'une idée peu durer longtemps, la qualité de la production, l’achat couteux d’outils spécifiques…
De mon côté j’ai fini par me rendre compte que, lorsque j’étais dans l’imitation, je ne faisais souvent que du « Canada Dry » et encore, bien souvent frelaté. Alors que je pouvais être relativement fier de ma propre production. C’est pourquoi j’ai décidé d’arrêter ce copiage et de me consacrer exclusivement à ce que je sais faire ou inventer moi-même.