Tout dépend de ce qu'on appelle vibrer... Si le tour vibre à vide, c'est qu'il y a quelque part un mauvais équilibrage diamétral dans les éléments en rotation. Analogie avec l'équilibrage de roue de voiture... Par contre si le tour vibre, ou plus exactement "se secoue", c'est généralement dû au balourd d'une ébauche ou à une pièce mal fixée. Le fixer au sol est à mon avis une grosse erreur qui peut avoir des conséquences dramatiques pour la machine. Car c'est justement le fait de "se secouer" ou même de se déplacer, qui sert d'échappement à la force centrifuge, différente suivant la position de la pièce sur les 360° de rotation. Si on bloque les pieds du tour, cette force ne peut plus s'échapper, et c'est la structure du tour qui encaisse tous les efforts: à partir d'un certain niveau, elle peut provoquer une cassure dans une partie faible de cette structure sauf si elle est surdimensionnée. Le principe des masselottes me paraît excellent dans la théorie, dans le cadre d'une inégalité de masse programmée p.ex. avec un mandrin escoulan en tournage désaxé, mais inapplicable dans un processus de "cylindrage" à partir d'un bois brut, car il faudrait enlever des masses au fur et à mesure qu'on enlève du bois pour parvenir à un presque parfait équilibrage autour de l'axe de rotation. Pour ma part, je n'ai ni silentbloc ni tapis de caoutchouc, mais un tour assez lourd. Il se charge, lorsqu'il m'oblige à le suivre dans l'atelier, de me faire comprendre non pas que le soleil le gêne, mais que ce n'est pas encore le moment de tourner trop vite... Avant de placer la pièce sur le tour, j'essaie d'obtenir une ébauche la moins déséquilibrée possible. Pour faire une coupe, par exemple, je réalise (quelquefois à la tronçonneuse!) une surface bien perpendiculaire à l'axe de rotation choisi puis, avec la scie à ruban, m'appuyant sur cette surface, je découpe l'ébauche pour lui donner une forme la plus circulaire possible. Le tour me dit merci. De toute façon, tant qu'on n'a pas fini de cylindrer en supprimant par définition tout balourd, il faut commencer avec la vitesse la plus basse possible, qu'on accélère au fur et à mesure que le balourd diminue. Sans variateur, d'accord, ça oblige à changer de poulie au fur et à mesure de la progression, mais c'est un moindre mal.
Maintenant, pour ce que j'en dis... Chacun voit midi à sa porte...